• Chroniques de nuits agitées chapitre six

     

     

    ---- Jamais avare de déclarations dignes du Capitaine Fracasse, John Lennon (1940-1980) aurait dit un soir de cuite mal maîtrisée : « Le rock français, c’est comme le vin anglais ! » Dur pour les vignerons-encaveurs du Royaume Uni, dont certains pinards ne sont pas plus mauvais, surtout consommés sur place. Expériences faites : j’ai dégusté à London ou é Brigthon d’excellents cru. Passons.

    C’est surtout une méchanceté impardonnable lancée contre Johnny Hallyday, Eddie Mitchell, Axel Bauer, Paul Personne, feu Dick Rivers, Mike Shannon, feu Dany Logan, Jessie Garon, Larry Greco (Suisse), les «Bernie» (Bonvoisin/Trust et Constantin/Anzère,Suisse), Alain Bashung, Little Bob (Le Havre), les «Téléphone» (Aubert & Bertignac), Corine Marienneau, ses copines Fabienne Shine, Mariska Veres (Shoking Blue), feu Ticky Holgado (Ricky James) et pourquoi pas Jacques Dutronc et tous les fondus de rock de l’Hexagone. De Calais à Nice et de Strasbourg à Perpignan…

     

     

    ---- Il ne s’arrêtera donc pas avant d’être centenaire !? Hugues Aufray fait partie de mon paysage de vie. En juillet 1963, aux tables de plusieurs restaurants normands, il m’a appris l’art de découper le poisson. Sans maltraiter les filets. Pour nos truites de rivières, un «turbot» ou une sole… ce n’est pas si simple. Comme un grand frère (il avait 16 ans de plus que moi!), le capitaine du «Santiano», en tournée d’été avec «mes» Aiglons sur les plages de Bretagne et de Normandie, consentit à se montrer très paternel. Il était, disait-il, fasciné par ces étranges petits Suisses pratiquant un rock-yéyé qui avait séduit le public de France et d’ailleurs…

     

    --- Les «sixties» sont passées. Dans la décennie suivante je découvre, sans le pratiquer, le hard rock et les muscles de Black Sabbath, ZZ Top ou Deep Purple. J’apprécie moins le côté «psy» de Pink Floyd et regrette la séparation des Beatles. Tout en gardant yeux et oreilles attentif aux frasques des Rolling Stones. Je découvre aussi les joies un peu béates du mariage. Adieu dégaine et cheveux longs et bonjour costard-cravate. Ma maman appelle çà : «Revenir sur le droit chemin ! ». On en reparlera… C’est mon pote Michel Saugy qui anime le repas de noces, avec sa guitare et son accordéon. Normal… le blond soliste des «Sorciers» (2 disques chez Barclay) fait partie de ma vie puisqu’il a enregistré avec moi (et Léon Francioli, Oreste «Cookie» Cristuib aux claviers et le grand Michel Klaus à la basse) le 4ème 45 tours des Aiglons, reformés, au studio Barclay de l’avenue Hoche à Paris. Cela consolide des liens…

    Sur une page volante du livre d’or accompagnant mes épousailles, un message particulier et sympa, écrit de la main d’Hugues Aufray, cité plus haut : «Cher Christian, l’abondant travail des tournées m’empêche de venir à Lausanne pour te serrer la main et faire une bise à Janine, ton épouse. Mes meilleurs vœux pour la suite. Hugues».

    Le créateur de «Stewball», la seule chanson qui a tiré des larmes à quatre générations de gosses, rééditera 15 ans plus tard son message, avec une photo guitare sur l’épaule, à l’occasion de mes… 40 ans. Et il chante toujours «Santiano», ce fameux trois mâts fin comme un oiseau…

     

     

    ----. A une encablure du lac Léman, Villars-sur-Ollon a fait trembler les Préalpes vaudoises dans les années 50/60 et même au-delà. Au milieu du village, touristique hiver comme été, se situe le «Sporting», un restaurant bel accueil et fine cuisine, que José Ciocca, son jovial propriétaire transforme le soir (et parfois jusque tard dans le nuit !) en cabaret avec spectacle. Sur la petite scène, le public a applaudi Jacques Brel, Gilbert Bécaud, Charles Aznavour, peut-être (à vérifier) la Môme Piaf et ses Compagnons de la chanson, les Frères Jacques (avec la queue du chat en prime). Plus tard, apparition de Johnny Hallyday, accompagné par l’orchestre-vedette italien Corrado Ei93 et son immortelle rengaine «Tintarella di Luna». Le rocker parisien fut évidemment suivi par des collègues de la région (comme on dit chez M.), comme les Volcans de Montreux, les Faux-Frères et les Aiglons de Lausanne, Relax’s et autres Mousquetaires genevois…Au point que le Sporting fut surnommé jusqu’à Paris et la fin des années 80… le «Golf Drouot de la montagne».-

     

     

     

     

    ---- Invité à une «Convention Shadows» organisée dans la salle de Bobino à Paris (rue de la Gaîté, Paris XIVème) j’ai dû me taper 24 fois «Apache», 15 fois «FBI» et 12 fois «Wonderful Land» avant de retrouver pas mal de potes du rock parisien. Et notamment les acteurs de la seconde vie des Chats Sauvages: Mike Shannon (Michel Simonet), André Ceccarelli, Jean-Claude Roboly, mais surtout un certain Ticky Holgado. En 1963, il fut roadie de luxe pour le pionnier américain Gene Vincent, les Chats et les Aiglons, avant d’être au service de Clôde François (avé l’accent de Toulouse), de Johnny Hallyday, et de devenir un acteur célèbre dans une soixantaine de films cultes (l’inoubliable «Crayon» d’«Une époque formidable» avec Bohringer et Jugnot, l’avocat verreux de «Uranus» avec Noiret et j’en passe…). Retrouvailles émouvantes, mais déjà définitivement rendues tristes lorsque Ticky m’annonça : «J’ai un crabe inguérissable. Je serai mort dans quelques mois… » Pour torpiller l’ambiance on ne fait pas mieux… Me revint alors le séjour que Ticky fit à Lausanne. Nous l’avions logé à l’Hôtel de l’Ours (place du même nom) et il mangeait à midi chez mes parents. Un jour il quitta abruptement les Aiglons pour rejoindre la tournée de Cloclo. En oubliant de me rendre un pull que je lui avais prêté… Il est mort le 22 janvier 2004 et repose au «Père Lachaise». Brave Ticky, tu manques à nos écrans de cinoche !

     

     

    ---- Pensée émue pour Steve Harris, le bassiste-fondateur du groupe rock-métal Iron Maiden est un supporter inconditionnel du club londonien de West-Ham, dont il fut jadis un joueur de la section junior. Le dimanche 11 février dernier, son club de cœur affrontait Arsenal dans un derby londonien prometteur. Malheur ! Lors de la première mi-temps, les «Gunners» mirent quatre (4) buts dans la cage des «Hammers» totalement dépassés. Le match se termina par un sec 6-0 et Steve a dû faire comme des milliers de supporters : partir avant la fin du match.

    En Angleterre, la passion pour le football a frappé de nombreuses rockstars. On se souvient que Rod Stewart fut lui aussi un junior assidu de Watford, le club dont Elton John fut le président. Rick Parfitt, le regretté chanteur-guitariste de Status Quo se hasarda à supporter Manchester United et devint le farouche ennemi du groupe Oasis des frangins Gallagher, qui soutenaient Manchester City… Dans le même registre et avec la même foi, il est aussi bon de se rappeler que Roch Voisine failli faire une grande carrière de hockeyeur avec le Canadien de Montréal (24 Coupe Stanley), avant de renoncer suite à une grave blessure.

     

     

     

     


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