---- La réouverture du «Capitole», la plus grande salle de cinoche de Suisse, ranime plusieurs souvenirs heureux de mon enfance. D’abord parce que c’est le premier film que j’ai pu voir, sur l’initiative de mon papa. C’était en 1952. J’avais sept ans et les fauteuils rabattable en bois (et non pas en bois rabattable !) n’était pas très confortable. On projetait sur le grand écran la version noir/blanc toute récente de «HEIDI» du réalisateur Luigi Comaneci, avec Elsbeth Sigmund dans le rôle d’Heidi, Heinrich Gretler dans celui du grand-père. Anita Mey interprétait une «Mademoiselle Rothenmeier» qui provoqua ma première grosse trouille cinématographique… Dans les années suivantes, je retournais souvent dans cette salle mythique et je me souviens en particulier (dans l’ordre) des «Sept Mercenaires» (vu à la sortie d’une Fête du Bois), de «James Bond contre Dr No» (vu avec ma petite amie Gladys) et surtout des deux films des Beatles : «Quatre garçons dans le vent» («Hard day’s night») et «Help» (que j’ai été voir 4 ou 5 fois)…

 ---- En 1988, un groupe de musiciens décida de se rassembler pour offrir une face B au single de l’un d’eux. Bingo ! Le quintett réalisa sans le vouloir un «tube» imparable à la planète entière : «Handle with care» («A manipuler avec soin»). Formée presque par hasard en Californie, la bande se nomma «Traveling Wilbury’s». C’étaient six (faux) frères de la famille devinez…Wilbury. Qui s’inventèrent des prénoms marrants (Otis, Lefty, Nelson, Charlie T. jr et Lucky). Le single fut une bombe et leur premier album se vendit à plus de cinq millions d’exemplaires.

Mais le public ne fut pas dupe et démasqua ces petits malins : il s’agissait de
George Harrison (un ancien des Beatles, 26.02.1943 – 29.11.2001),
Tom Petty (ex-Heartbreakers, 20.10.1950 – 02.10. 2017),
Roy Orbison (créateur de «Not Alone Anymore», «California Dream» et du mythique «Pretty woman», 23.04.1936 – 06.12.1988),
Bob Dylan (prix Nobel de littérature 2017 et créateur de «Like a Rolling Stone», considérée comme la meilleure chanson rock de tous les temps, 24.05.1941) et
Jeff Lynne (qui redonne encore maintenant une seconde vie spectaculaire au «Rollover Beethoven» de Chuck Berry avec le groupe ELO, 30.12.1947).
La batterie et les percussions étaient assurées par Jim Keltner, Ray Cooper et Ian Wallace, le saxo par John Horn. Dans la version d’origine, c’est Georges qui fait la voix principale et Roy Orbison, avec son timbre magique, le refrain. La chorale est assurée par les cinq à l’unisson… A noter que plusieurs versions de «Handle with care» ont été enregistrées. Parmi elles, les meilleures sont celles de Tom Petty en solo, Dhani Harrison (fils de Georges), Roy jr et Alex Orbison (les fils de Roy) et de plusieurs groupes comme HSCC, Lake Street Dive ou Old’s Cool… Mais ce propos est subjectif. Allez sur Youtube pour visiter ce véritable musée. Vous pourrez y découvrir aussi un autre opus réalisé par les «Wil», orphelin de Roy Orbison (Lefty). Un second album monumental, intitulé «No 3», a donc vu le jour, avec des changements de prénoms, voici Muddy, Boo, Clayton et Spike Wilbury !

---- Dans son livre «Life», Keith Richard écrit «Vince Taylor, chanteur de rock américain…» Il se trompe ! comme lui, le créateur de «Brand new Cadillac» était Anglais, de son vrai nom Brian Holden. Il est mort le 27 août 1991 à Lutry (VD/Suisse). Il avait 52 ans. Un petit monument a été érigé dans l’un des cimetières de cette localité de la banlieue lausannoise… Quant à l’unique chanson écrite par Vince, elle a été reprise de nombreuses fois, mais en particulier par les Clash sur leur mythique album «London Calling » une plaque que tout fan de rock confirmé devrait avoir dans sa discothèque !…