C’était l’été et le chaud soleil,
hier sur les terrasses de Lugano. Apéro et repas en t-shirt, lunettes noires, bière fraîche, joli vin, forcément tessinois, plats de pâtes aux champignons ou aux fruits de mer… c’était les vacances. Mais...

A quelques centaines de mètres,
en revanche, dans les coulisses de la patinoire de la Resega, soufflait la tempête. Dans l’ambiance glaciale d’un hiver précoce. Patrick Fischer, l’entraîneur du club de hockey multimillionnaire et son assistant … se faisaient virer par la direction du club. Pour ces deux fins techniciens, c’est donc aussi les vacances.
Les bianconeri, malgré l’ambiance
estivale de la région où ils jouent, ne vont pas bien. Ceci explique-t-il cela? Sur ma terrasse proche du lac, je n’ai pas pu m’empêcher de penser que le hockey, sport d’hiver, jadis pratiqué en montagne (Davos, Arosa, Villars), devait être difficile à se concevoir dans un climat estival de twist à Saint-Tropez. Mais comment les acteurs de la NHL, tout aussi millionnaires, font-ils pour évoluer à Phoenix, à côté du désert, à Miami ou Tampa, près des crocodiles de Floride, à Los Angeles ou Anaheim, bref dans des bleds où il ne neige jamais...

 En remontant la Léventine,
peu avant de pénétrer dans le tunnel du Gotthard, j’ai jeté un coup d’œil sur une autre patinoire, celle de la Valascia où évolue le HC Ambri-Piotta, club légendaire soutenu par quelques milliers de Waldstätten. Ici, c’est l’hiver toute l’année et les journalistes n’aiment pas trop y venir car leurs doigts gèlent sur le clavier des machines à écrire, devenues des ordinateurs. Pas de quoi prendre des vacances

 Le show commence
les samedis vers 23 heures. Laurent Ruquier, s’agite devant un public conquis. Ses brillants commentaires de l’actualité, souvent politique, presque toujours française, offrent un bon moment pour arriver à minuit et plonger dans la nuit et la journée suivante. Une question se pose dès lors: en dépit du succès évident de l’émission «On n’est pas couché», l’audimat connaît-il le nombre de téléspectateurs qui sont capables de rester près de trois heures devant la «lucarne». Même avec la garantie de pouvoir rester les youx ouverts et de pouvoir dormir jusqu’au dimanche à midi? Un doute m’assaille…

Personnellement, je m’endors
assez vite avec l’invité politique de l’émission. L’autre jour, j’ai même raté le show minable de Nadine Morano. Heureusement, je dispose d’un système à disque dur permettant d’enregistrer «On n’est pas couché». Et de visionner les trois quarts de l’émission à des heures plus chrétienne. Mais je serais bien curieux de connaître le nombre de gens qui restent branchés jusqu’au bout de la nuit.

Pas vous?

 Dans un livre vieux de 40 ans,
édité par Migros et consacré aux structures de la Suisse, chapitre «Conseil Fédéral», il est écrit ceci (page 283): «(…) la Constitution prescrit qu’on ne peut choisir plus d’un membre du Conseil Fédéral dans le même canton; en vertu de l’équité en matière de politique étatique, deux ou trois conseillers fédéraux doivent être originaires de Suisse Romande ou du Tessin. Quant à la tradition, elle veut que les cantons de Vaud, Berne et Zurich soient toujours représentés au Conseil Fédéral (…)». Suit une explication supplémentaire au sujet de la formule magique: 2 socialistes, 2 radicaux (devenu PLR), 2 PDC et 1 UDC. Pour cela aussi, il y a eu du changement!
Car il n’y a plus de Vaudois
au gouvernement depuis 1998 et le départ de Jean-Pascal Delamuraz. Les Tessinois sont aussi absents depuis 1999 et Flavio Cotti. Pour qu’il y ait un Vaudois ou un Tessinois lors de la prochaine élection de décembre, il faudrait un miracle! Guy Parmelin (mais parle-t-il l’allemand?) ou Marco Borradori, qui n’est pas un UDC puisque le maire de Lugano est inscrit à la… LEGA!
En sachant que l’ex-UDC
Eveline Widmer-Schlumpf (PBD) ne lâchera sans doute pas son poste, que l’UDC n’a pas de vrais bons candidats, il y a bien des chances que le Conseil fédéral reste le même.

Et les Vaudois attendront encore plusieurs années…

  «La crise migratoire sert l’UDC, ce qui est pour moi assez difficile à comprendre».

 Cette petite phrase
est sortie de la bouche d’Adèle Torrent, coprésidente des Verts. Non-élue du Conseil National, mais qui y siègera tout de même si Luc Recordon est élu au Sénat helvétique le 8 novembre prochain, la Lausannoise résume en quelques mots ma pensée: les Suisses (Romands y compris) sont-ils devenus assez benêts pour croire qu’on évitera une invasion étrangère grâce aux populistes de l’UDC?
Dans une Europe
où la répartition du flux migratoire, venu de Syrie ou d’Irak, reste un casse-tête chinois dont notre pays ne subit pas vraiment le contrecoup, cette forme de schizophrénie est consternante. Sommes-nous en train de devenir aussi politiquement immatures que nos voisins Français, capables d’élire un président de leur république mois de mai et de vouloir le virer en novembre?
A propos de migration,
celle que vient de réaliser le citoyen suisse, du centre sur la droite, n’est pas un garantie de stabilité. Les frileux qui ont fait pencher la barque à bâbord s’en mordront les doigts.
Avant de changer d’avis dans quatre ans…

Foutoir ou isoloir??

Trop occupé par la difficulté d’être un électeur constructif et appliqué,
noyé dans les chausse-trappes tendues par les candidats et (surtout) par leurs partis,
mon cerveau est incapable, aujourd’hui, de donner un avis, un conseil ou de décrire une situation invraisemblable.

Bref… je prends congé pour concentrer mon attention et mes réflexions sur les élections fédérales dont le seul avantage, à mes yeux, va être de débarrasser les rues des affiches ridicules montrant des tronches de cake, souvent mal-en-point.

Bon week end…